Anne-Sophie Tandy

La campagne présidentielle qu’on vit en ce moment, elle aura été marquée par plusieurs retournements de veste. Entre ceux qui soutenaient Fillon et qui l’ont délaissé et ceux qui ont rallié Macron de manière tout à fait inattendue, pas toujours facile de savoir qui était avec qui, et qui était pour qui.

Aujourd’hui, Paul nous a parlé de choses merveilleuses. De la manière dont Dieu nous avait libérées de la peine, de la puissance et de la peur du péché. De l’espérance qui est la nôtre au cœur de la souffrance. De l’espérance d’une gloire qui triomphera un jour de la souffrance.

Mais aujourd’hui, est-ce que vous êtes sûres ? Sûres que Dieu ne vous en veut pas ? Qu’il ne vous en veut plus; vraiment plus du tout ? Sûres qu’il est toujours pour vous, et pas parfois encore contre vous ? Cette promotion que vous n’avez pas eue, cette relation qui n’a pas marché, cet enfant que vous n’arrivez pas à à gérer, cette maladie qui ne s’arrange pas, ce mari qu’il ne vous donne toujours pas…

Est-ce que vous êtes sûres, sûres que ce ne sont pas des signes que Dieu a encore quelque chose contre vous ? Quelque chose à vous reprocher ?  Un péché passé à vous faire payer ? Que simplement que sa faveur, elle reste encore un peu à gagner ?

Ce que Paul va faire dans cette fin de chapitre, c’est boucler la boucle pour bétonner notre assurance. Pour que nous repartions d’ici non pas 98 pour cent; 99,9 pour cent sûres mais 100 pour cent sûres que Dieu estpour nous, et que puisqu’il est pour nous, toutes nos épreuves ne sont jamais –  JAMAIS – le signe qu’il est contre nous!

Qu’il a finalement changé d’avis à notre sujet. Qu’il a retourné sa veste. Qu’il nous a laissées tomber. Et qu’il nous fait payer. Et encore mieux que ça: puisque Dieu est désormais pour nous, il va désormais utiliser tout ce qu’on vit à notre avantage. Tout, même nos épreuves. Puisque Dieu est pour nous, nos épreuves ne vont pas nous faire reculer toujours plus loin de la destination “gloire”, mais elles vont nous en rapprocher. Elles vont même nous y préparer.

Notre verset clé pour cette session, la seule chose à retenir si on était trop fatiguées pour en retenir d’autres, ce serait le v.32: “Lui qui n’a pas épargné son propre Fils mais l’a donné pour nous tous, comment ne nous donnerait-il pas aussi tout avec lui ?”

Dieu a envoyé son Fils à la croix pour nous; il est donc de notre côté. Il va donc désormais œuvrer en toutes choses pour notre bien.

  • À jamais en sécurité 
  • À jamais réconciliés 
  • Plus jamais séparés

 

1. À jamais en sécurité

 

Je vais vous parler de Tanya. Tanya est chrétienne. Elle a une quarantaine d’années, est mariée, et a un fils. Comme vous et moi, Tanya aime le Seigneur. Pourtant, le Seigneur, il n’a pas l’air de très bien lui rendre.

Voici son histoire.

En 1996, suite à une infection, Tanya commence à se sentir très fatiguée dans tout ce qu’elle fait. Parler, marcher, travailler, tout est plus dur qu’avant. Elle se dit que ça va sûrement passer. Mais les jours se transforment en semaines. Les semaines en mois. Les mois en années. Elle ne comprend pas. En 2007, après 11 ans de souffrances inexpliquées, le diagnostique tombe: Tanya est atteinte d’encéphalomélyte mialgique. Une maladie neurologique qui entraîne une détérioration rapide et globale de la santé, au point que tous les domaines de la vie sont affectés.

En 2010, rayon de soleil: Tanya donne naissance à un fils. Mais déjà, l’orage se remet à gronder. À cause des chamboulements de l’accouchement, la maladie de Tanya passe du stade de modéré à sévère. Concrètement, ça veut dire que depuis la naissance de son fils, elle doit passer à peu près 21 heures par jour au lit. Qu’elle ne peut sortir de chez elle qu’une ou deux fois par mois, toujours dans sa chaise roulante. Qu’elle doit mesurer toutes ses activités – passer du temps avec son mari, jouer avec son fils, discuter avec des amies – au compte gouttes. Et inutile de vous dire que travailler, elle ne peut même plus l’espérer.

Mais son histoire ne s’arrête pas là.

En 2014, un nouveau syndrome la touche. Le syndrome d’épuisement cardiaque. C’est à dire que dès qu’elle se lève de son lit ou même qu’elle s’assoit, son cœur s’emballe et la fait s’essouffler comme une personne âgée. Alors depuis, elle vit la vie de son lit. Ou plus précisément, elle vit la vie allongée dans son lit.

V.28: “ Tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu”.  

Face à de telles situations; les mots se chargent d’un poids nouveau.

“Tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu”.

Si vous êtes passée par l’épreuve, on vous a peut être cité ce verset. Si vous avez essayé de soutenir des frères ou des sœurs qui passaient par l’épreuve, vous leur avez peut être cité ce verset. Mais comment vous l’avez compris ? Comment vous l’avez reçu ? Est-ce que ça veut dire que le pire qu’on traverse est en réalité positif ? Bon aux yeux de Dieu ? Souhaitable ? Est-ce que ça veut dire qu’avec Dieu, tout aura forcément une fin heureuse ?

L’histoire de Tanya est la preuve que non. Et la Bible ne dit jamais, jamais que le mal et que la souffrance dû au péché sont bons ou souhaitables au yeux de Dieu. Alors relisons ce verset dans son contexte pour mieux comprendre. Et pendant qu’on lira, je vous propose de vous poser la question: quel est l’objectif final de Dieu ?

v.28: “Du reste, nous savons que tout contribue au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés conformément à son plan. En effet, ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à devenir conformes à l’image de son FiIs, afin que celui-ci soit le premier né d’un grand nombre de frères”.

Je ne l’ai jamais vue moi même, mais au château Angers, il y a un trésor de l’époque médiévale: une tenture de 106 mètres de long composée de 74 tableaux représentant des scènes de l’Apocalypse de Jean. Si vous vous tenez juste devant, nez sur la tenture, vous n’y comprendrez rien. Tout ce que vous verrez, ce sont des fils de couleurs entremêlés les uns aux autres qui ne font aucun sens. Ce n’est qu’en prenant littéralement du recul, en reculant de quelques pas, que vous pourrez comprendre et voir que les fils forment des motifs, des personnages, ou des scènes.

Paul, ici, nous fait lui aussi prendre du recul, du recul sur les circonstances qui font nos vies. Comment avez-vous entendu parler du Seigneur ? Comment avez-vous mis votre foi en lui ? On a toutes des histoires différentes. Pourtant, la conviction de Paul, c’est que si on est aujourd’hui enfants de Dieu, c’est tout, sauf le fruit du hasard ! C’est le signe que, de toute éternité, on a été choisie par lui pour lui appartenir. Et qu’après nous avoir choisis il nous a appelées à lui. Puis justifiées par la croix. C’est le signe que notre, vie, elle est entre ses mains. Qu’il a un plan pour notre vie.

Attention, pas n’importe quel plan: pas forcément un plan de réussite sociale, conjugale ou familiale. Pas un plan d’abaissement systématique de tous les obstacles. Mais le plan v.29, de nous faire un jour “devenir conformes à l’image de son Fils”. De nous faire un jour ressembler à Jésus.

Et dans Romains 8, à quoi est-ce que Jésus ressemble ? Il est plein de gloire.

V.17: “nous sommes cohéritiers si toutefois nous souffrons avec lui pour prendre aussi part à sa gloire.

V.34: Jésus est à la “droite de Dieu”

C’est à dire qu’il règne avec lui et qu’il partage sa gloire.

Le plan de Dieu pour nous ses enfants, le bien auquel il va faire contribuer toutes choses, c’est de nous conformer un jour à la gloire de Jésus. De nous faire vivre dans sa gloire. De nous la faire partager dans son nouveau monde débarrassé de la souffrance et du péché.

Et parce qu’il a ce plan, il fera en sorte que tout ce qu’on vit, même le pire – même une maladie comme celle de Tanya – contribue à nous rapprocher du but: celui de partager un jour la gloire de Jésus. Affirmer ça, c’est affirmer qu’aujourd’hui même, dans toutes nos circonstances, Dieu est comme en train de labourer pour notre joie future.

Parfois, on comprendra comment. On verra comment telle épreuve a brisé notre orgueil. Comment telle autre a mis en évidence nos fausses assurances; mis en lumière tel péché caché; nous a appris à vraiment dépendre de Dieu.

Mais il arrivera aussi que parfois, on ne comprendra pas encore. Et Tanya, dans sa confiance en Dieu mais aussi son honnêteté, nous dit que c’est le cas pour elle. Sur son blog, elle n’idéalise pas les choses. Elle confesse qu’à l’heure actuelle, elle ne comprend pourquoi Dieu lui fait traverser une épreuve si grande. Qu’elle n’a même pas l’impression que ça la fait grandir en sainteté. Mais sa prière confiante, c’est qu’un jour elle puisse se retourner sur sa souffrance et dire: voici où était l’or ! Voici, comment, dans mes circonstances, Dieu était en train de travailler pour me préparer à le rencontrer !

Revenons à la tapisserie d’Angers. Si vous collez votre nez dessus, vous ne verrez que des fils. Des fils entremêlés apparemment sans logique, sans sens. Mais plus vous reculerez, plus vous verrez que ces fils, ils forment des motifs. Et ces motifs, ils forment des scènes, et ces scènes, une magnifique tenture.

Et bien si nous sommes enfants de Dieu, c’est pareil pour nos circonstances. 

À notre niveau, quand on les vit, on les trouve la plupart du temps absurdes, sans sens. Seigneur, pourquoi tu me fais passer par là ? Pourquoi est-ce que je dois vivre ça ? Mais la conviction de Paul, c’est qu’un jour, on pourra prendre du recul et voir que chacune de nos circonstances étaient comme ces fils de la tapisserie d’Angers. Prises isolément, sans sens apparent. Mais pourtant bien les fils d’une grande tapisserie que Dieu est en train de tisser. Celle de nos vies en marche vers la gloire.

Et le but du verset 30, c’est de nous dire que contrairement à nous, quand Dieu a un plan, il s’accomplit toujours. Puisque le plan de Dieu c’est de nous amener jusque dans sa gloire, alors sa gloire, elle est garantie !

V.30: "Ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés;; ceux qu’il a appelés, il les a aussi déclarés justes; ceux qu’il a déclarés justes, il leur a aussi accordés la gloire”! 

La meilleure image que j’ai entendue pour illustrer le verset, c’est celle du Tour de France: au départ du Tour, beaucoup de cyclistes. Mais à l’arrivée; après les crevaisons, les blessure, les abandons; seuls quelques élus. 

Avec Dieu, c’est tout le contraire.

Si Dieu vous a choisis pour commencer la course – s’il a fait de vous sa fille –  alors vous finirez la course. Vous pédalerez avec lui jusqu’à arriver à la destination “gloire”. Il ne permettra pas que vous abandonniez suite à une crevaison. Et ça, c’est tellement sûr, que Paul ose en parler au passé, comme si c’était déjà fait: “Ceux qu’il a déclarés justes, il leur a aussi accordés la gloire” !

Puisque le plan de Dieu c’est, un jour, de nous faire partager la gloire de Jésus dans un monde renouvelé alors, on peut en être certaines, son plan s’accomplira. Il y aura peut être des chutes, des crevaisons sur la route, mais son plan s’accomplira. Il nous amènera jusqu’à destination. Dans la vie des enfants de Dieu, tout n’est pas rose, tout n’est pas facile, tout n’est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais tout a un sens et une utilité dans le projet de Dieu de nous combler un jour de joie et de gloire avec Jésus.

Et ça, John Flavel, un chrétien du XVIème siècle l’avait si bien compris que dans un livre il va jusqu’à écrire: 

“Si vous aviez la liberté de choisir pour vous même, parmi toutes les circonstances possibles au monde, vous choisiriez celles dans lesquelles vous vous trouvez aujourd’hui. La providence de Dieu est une sorte de tapisserie étrange faite de mille fils dont chacun pris isolément semble inutile, mais qui mis ensemble offrent au regard une merveilleuse histoire – l’histoire de notre salut”.

En toutes choses, Dieu est en train de travailler pour notre bien. Et voici maintenant pourquoi on peut en être sûres:

 

2. À jamais réconciliées

 

Dans la vie, il arrive que des gens changent d’avis à notre sujet: vous visitez un appartement. Votre dossier est accepté ! Victoire ! Mais vous recevez ensuite un appel de l’agence en vous disant qu’ils sont vraiment désolés, mais qu’ils ont finalement retenu un dossier avec de meilleures garanties financières…. Ou vous passez un entretien d’embauche. Hourra, vous avez été sélectionnée ! Mais vous le savez: tant que vous n’avez pas un contrat de travail entre les mains, tout peut encore arriver.

On vient de voir qu’avec Dieu, on est à jamais en sécurité. Que dès à présent, dans toutes nos circonstances, il travaille pour notre bien. Pour nous faire avancer vers là où il veut nous emmener: vers le but, vers la gloire. Mais après tout...comment ne pas douter ? Ne pas douter que cet échec que je vis, il est en fait le signe que Dieu a changé d’avis à mon sujet ? Qu’il aurait désormais décidé de me faire un peu payer mon manque de passion pour lui ? Mon manque de zèle pour l’Évangile ?

Le but de Paul dans les versets 31 à 34, c’est de bétonner notre assurance, de nous donner les garanties qu’entre nous et Dieu, c’est réglé pour toujours. Que notre réconciliation avec lui, c’est une affaire classée, quelque chose de gravé dans le marbre. Si bien que quoi qu’il pourrait nous arriver, quoi qu’on pourrait dire de nous, quoi qu’on pourrait nous infliger, ça ne pourra jamais faire changer d’avis Dieu à notre sujet, être le signe qu’il a retourné sa veste, et qu’il nous a finalement laissées tomber.

 Mon beau-père raconte parfois comment un collègue à lui a sauvé la vie à quelqu’un. Ils étaient sur le chemin de retour du travail, en train de discuter. Soudain, ils voient une voiture dévier de sa trajectoire, sortir de la route et tomber dans le fleuve. Le conducteur s’était endormi... Apparemment sans hésiter, le collègue de mon beau père a plongé. Il a réussi à nager jusqu’au véhicule, et parce que la fenêtre était ouverte, à en extraire l’homme au volant, et à le ramener vers la rive. Puis mon beau-père aime ajouter, “et j’ai appelé les secours”! 

Est-ce qu’il nous viendrait à l’esprit d’imaginer qu’après avoir mis sa propre vie en péril de cette manière, le collègue de mon beau-père laisse le blessé ensuite inconscient au bord du fleuve, sans s’assurer que tout va maintenant bien pour lui ? Bien sûr que non. Après après avoir fait le plus dur, le plus coûteux pour lui, il allait évidemment aussi faire tout le reste et rester à côté de lui jusqu’à l’arrivée des secours.

Et bien avec Dieu, c’est pareil.

Ce matin on a vu comment Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit – comment toute la Trinité s’était mobilisée pour nous libérer du péché. Comment le Père avait envoyé le Fils; comment le Fils avait pris sur lui notre condamnation; comment l’Esprit nous avait transféré les bénéfices de la croix. Comment il était venu habiter en nous pour nous changer et un jour nous transformer.

Est-ce qu’on croit sérieusement qu’après avoir fait tout ça, Dieu va s’arrêter là ? Qu’il va nous laisser tomber, ou pire, retourner sa veste, et jouer soudainement contre nous ? Bien sûr que non ! Il a déjà fait le plus dur et le plus coûteux pour nous; c’est la garantie qu’il fera tout le reste, qu’il nous amènera, nous ses enfants, à la maison. Qu’il nous donnera notre héritage.

V:31: “Que dirons nous donc de plus ? SI Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Lui qui n’a pas épargné son propre Fils mais l’a donné pour nous tous, comment ne nous accorderait il pas aussi tout avec lui ?”

La croix nous démontre l’étendue de l’engagement de Dieu à notre égard. Quand Paul dit qu’il est pour nous, ça ne veut pas dire que Dieu nous trouve plutôt sympas. Ça veut dire que notre bien, il l’a fait passer avant tout. Même avant son propre intérêt et celui de son Fils. La croix, c’est la garantie que Dieu est vraiment pour nous, pour nous à 100 pour cent, pour nous depuis le début.

Et comment être sûres qu’il ne changera pas d’avis ?

À cause de faits objectifs qui sont des preuves que Dieu, il s’est engagé auprès de nous. Complètement. Et définitivement. Ces faits objectifs, ce sont la résurrection de Jésus d’entre les morts et l’intercession de Jésus. Le fait qu’aujourd’hui même, Jésus est en train de prier pour nous auprès de son Père. 

Car si la croix, c’est Dieu qui dit: “Plus condamnées ! Acquittées !” La résurrection de Jésus, c’est Dieu qui dit: “Approuvées ! Verdict de condamnation non seulement annulé, mais retourné ! Tu étais mon ennemie à cause du péché; j’ai désormais fait de toi mon enfant, ma fille !”

C’est une comparaison un peu triviale, mais si la croix était l’approbation orale de l’agence pour notre dossier d’appartement, la résurrection serait le contrat de location signé. Si la croix était le coup de téléphone pour dire que notre candidature a été retenue, la résurrection, ce serait notre contrat de travail signé. 

En envoyant Jésus à la croix, Dieu nous a réconciliées à lui. En ressuscitant Jésus d’entre les morts, Dieu a gravé cette réconciliation dans le marbre. La preuve, c’est qu’aujourd’hui même, Jésus est auprès du Père pour le prier à notre sujet ! 

v.33:“Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? C’est Dieu qui les déclare justes! Qui les condamnera ? Christ est mort, bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous !” 

Quand on passe par l’épreuve et qu’on est tentées de croire que Dieu n’est plus pour nous, avec nous, de notre côté, regardons à la croix, la résurrection et l’intercession de Jésus. La croix comme la garantie que puisque Dieu a déjà donné le plus dur, il va maintenant nous donner tout le reste avec. La résurrection et l’intercession de Jésus comme les garanties que notre verdict de condamnation n’a pas été seulement annulé, mais qu’il a été comme gravé dans le marbre, et que le juge ne changera pas d’avis à notre sujet.

Dieu est désormais pour nous, avec nous. Et puisque c’est le cas, nous pouvons être sûres que toujours son amour nous suivra. Que rien ni personne ne pourra l’éloigner de nous, ou nous séparer de lui.

 

3. Plus jamais séparées

 

Voyage dans le temps, au sein du peuple de Dieu, du peuple d’Israël qui vient de vivre une défaite au combat. C’est l’incompréhension. Dieu n’a pas été pour les Israélites, à leurs côté au combat. Pourtant, “ils n’ont rien fait”! (Psaume 44 ci-dessous). Pour une fois, ils n’ont pas violé son alliance, ils ne lui ont pas désobéi. 

Extraits du Psaume 44:

Ô Dieu, nous l’avons entendu de nos propres oreilles, nos pères nous ont raconté tout ce que tu as accompli de leur temps, autrefois. Par ta puissance, tu as dépossédé des peuples pour établir nos pères… C’est ta force et ta puissance, c’est ta faveur et ta grande bonté qui leur ont assuré ces biens... Pourtant tu nous a rejetés et livrés à la honte. Tu as cessé d’accompagner nos armées au combat. Tu nous a fait tourner le dos devant nos ennemis; nos adversaires se sont emparés de nos biens. Oui, tu nous as livrés à eux, ainsi qu’un troupeau de brebis destinées à la boucherie, et tu nous as éparpillés parmi les nations étrangères. (...) 

Tout cela est arrivé sans que nous t’ayons délaissé, et sans que nous ayons violé ton alliance avec nous.(...). Pourtant, tu nous as écrasés dans le domaine des chacals, et tu nous as couverts de l’ombre de la mort. (...). À cause de toi, chaque jour, nous sommes massacrés et l’on nous considère comme étant des moutons destinés à la boucherie.

Interviens donc, Seigneur ! Ne reste pas sans réagir ! Sors du sommeil ! Ne nous rejette pas toujours!

Des Psaumes de lamentation suite à une défaite militaire que Dieu a infligée au peuple d’Israël, la Bible en contient des dizaines. Mais la particularité de ce Psaume 44 que Paul cite au verset 36 de notre chapitre, c’est que le peuple de Dieu est défait par ses ennemis, humilié alors que pour une fois, il n’a pas désobéi à Dieu. Mais malgré ça, les Israélites sont vaincus. Humiliés. Maltraités. Comme des moutons destinés à la boucherie.

Alors le Psalmiste se questionne: cette défaite humiliante pourrait-elle être le signe que Dieu les a oubliés, qu’il les a rejetés ? Et il a raison de se questionner, parce que dans l’ancienne alliance, avant la venue et l’œuvre de réconciliation de Jésus, être condamné par Dieu pour son péché, c’était aussi avec la garantie d’être séparé de lui, d’être rejeté loin de sa présence: 

Adam et Eve pèchent; ils sont condamnés et exclus du jardin d’Eden.

Leurs descendants pèchent; ils sont condamnés et exclus de la surface de la terre par le déluge.

Les Israélites pèchent; ils sont condamnés et exclus de la Terre Promise, dispersés en exil parmi les nations.

Dans la Bible, la condamnation de Dieu entraine toujours la séparation, l’exclusion de l’amour de Dieu.

Péché = condamnation = séparation

Dans Romains 8, Paul s’est exclamé: “plus de condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ” !  Il s’est exclamé:”Qui nous condamnera ?” Il en tire maintenant les conséquences logiques: si on n’est plus condamnés par Dieu ni condamnables, une seule conclusion possible: plus de risque non plus d’être séparées de lui. Plus de risques, à cause de notre péché, d’être rejetées loin de sa face comme les croyants de l’ancienne alliance pouvaient l’être. La logique est implacable.

Si condamnation = séparation,

alors plus de condamnation = plus de séparation.

Est-ce qu’on comprend ce que Paul est en train de dire ? Si après avoir écrit: “qui nous condamnera ?” il enchaîne, “qui nous séparera de l’amour de Dieu (...) ?”, ce n’est pas un hasard. Savoir que Dieu ne nous condamne plus, c’est avoir la garantie que jamais plus il ne nous rejettera loin de lui. Que rien de ce qu’on vit, même le pire, ne pourrait jamais être le signe que Dieu nous a retiré sa faveur. Puisque Dieu est désormais pour nous pour toujours; il sera aussi avec nous pour toujours. Et ça, Paul en est convaincu – il en est convaincu pour sa propre vie.

Quand au verset 35 il parle de détresse, d’angoisse, de persécution, de faim, de dénuement, de danger ou d’épée, il ne parle pas d’hypothèses. Toutes ces choses, il les a vécues – pas malgré le fait qu’il était chrétien, mais bien parce qu’il était chrétien. Parce qu’il aimait Christ, parce qu’il servait Christ, et parce qu’il proclamait Christ. Et je suis sûre que comme nous dans l’épreuve, il a eu l’occasion de demander: Seigneur, pourquoi ? Pourquoi tu me fais passer par là ?

Peut être même que comme le psalmiste il lui est arrivé de dire à Dieu: Seigneur, réveille toi ! Prends ma défense ! Mais pourtant, contrairement au psalmiste, Paul n’a jamais dit ou pensé: “jusqu’à quand vas-tu me rejeter ?”.

Car il savait que puisqu’il était en Christ, Dieu était désormais totalement et définitivement pour lui, que jamais il ne le rejetterait loin de Lui. Et donc qu’aucunes des circonstances qu’il vivait, aussi dures soient-elles, aussi incompréhensibles, ne pourraient être le signe que Dieu l’a rejeté. Même les pires. 

Puisque ma condamnation a été payée à la croix; Dieu est désormais pour moi. Avec moi pour toujours. 

C’est ce dont Paul était convaincu.Mais il va aller encore plus loin que d’affirmer que rien ne pourra désormais séparer Dieu et ses enfants. Il va aller jusqu’à affirmer que tout ce que les enfants de Dieu peuvent vivre les servira ultimement.

V.36-37: “Qui nous séparera de l’amour de Christ ? Serait ce la détresse, l’angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le danger ou l’épée ? De fait, il est écrit: ‘c’est à cause de toi qu’on nous met à mort à longueur de journée, qu’on nous considère comme des brebis destinées à la boucherie’. Au contraire, dans tout cela nous sommes plus que vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés”.

Dans tout cela, nous sommes “plus que vainqueurs” grâce à celui qui nous a aimés. Être vainqueur, c’est vaincre ses ennemis, les voir à nos pieds. Être plus que vainqueurs, c’est quoi ? 

L’avis de John Piper, ce pasteur américain qu’on a mentionné plus tôt, c’est qu’être plus que vainqueurs, c’est voir nos ennemis nous servir. Et je pense pour ma part qu’il a raison.

Rappelez-vous, Romains 8.28: “Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu”.

Affirmer qu’on est “plus que vainqueurs” dans toutes nos épreuves, c’est dire un peula même chose je pense. C’est formuler l’assurance que quand les épreuves nous touchent; elles pourront nous faire mal, parfois même très mal. Mais pourtant, malgré tout, dans le plan parfait de Dieu, elles nous serviront aussi. Elles seront une des étapes sur notre route vers la destination “gloire”, dans le nouveau monde que Dieu nous a préparé. 

Pensez à votre épreuve la plus dure. Paul a la certitude que ce n’est pas elle qui aura le dernier mot. Paul a la certitude que celui qui aura le dernier mot, c’est Dieu; et qu’un jour, vous verrez comment Dieu a tout utilisé – même cette épreuve – pour vous faire arriver jusqu’à bon port: avec lui dans sa nouvelle création. Même si votre plus grande peur devait se réaliser, ce ne sera jamais quelque chose qui dépasse Dieu, quelque chose que dans sa souveraineté et dans sa sagesse, il ne saurait pas utiliser à votre avantage pour vous faire avancer vers sa nouvelle création.

“Au contraire, dans tout cela nous sommes plus que vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés”(v.37).

 

Février 2015: 21 chrétiens égyptiens et éthiopiens sont exécutés par le groupe terroriste état islamique sur une plage en Egypte. 

Touchés...coulés ? C’est ce que le monde a pensé. C’est ce que l’Etat Islamique a pensé. Mais la réalité, c’est que dans leur mort même, Dieu a rendu ces frères “plus que vainqueurs”.

Leur exécution avait pour but de les séparer de Dieu; elle les a en réalité précipités dans sa présence éternelle.

Touchés...coulés ? Non. 

Touchés….plus que vainqueurs!

Parce que grâce à Jésus, Dieu est désormais pour nous et avec nous dans tout ce qu’on vit. Tout, même nos plus dures épreuves. 

“En effet, j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur”. (v.38-39.)

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Si on lutte, si on souffre comme tout le monde, si la vie nous touche comme tout le monde, qu’est ce que croire en Jésus a-t-il bien pu changer ? Ici, Paul a bouclé la boucle.

Au début de Romains 8 il s’était exclamé “plus de condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ”. En cette fin de chapitre il conclut: puisque plus de condamnation... “plus de séparation” grâce à celui qui nous a aimées !

Ce que Jésus a changé, ce n’est pas la nature de nos circonstances. On est dans ce monde brisé qui vit les douleurs de l’accouchement, qui souffre à cause du péché. Tant que Dieu n’ inaugurera pas sa nouvelle création, nous, les chrétiens, on continuera à pécher. On continuera à souffrir comme tout le monde. Et même parfois plus que tout le monde! 

Mais ce que croire en Jésus a changé, c’est le sens de nos luttes.  Le sens de épreuves. Le sens de nos souffrances. Elles ne sont plus des signes de la condamnation de Dieu, mais des choses qui entre ses mains, sauront nous faire avancer jusqu’au but de notre existence: vivre avec Dieu, dans sa nouvelle création. 

J’espère que cette journée a été sympathique. Qu’elle a été encourageante à quelques égards. Mais ma prière, c’est que suite à cette journée, on puisse dire, comme Paul au début de sa lettre aux Romains: “Je n’ai pas honte de l’Évangile” (Romains 1.16), mais j’en suis au contraire fière. Car grâce à l’Évangile, je suis devenue fille du Dieu Très Haut. Héritière de Christ, son Fils. Grâce à l’Évangile, j’ai une assurance dans mes luttes: celle d’un jour ne plus vivre de luttes !  Grâce à l’Évangile, j’ai une espérance dans ma souffrance: celle que Dieu sait s’en servir pour me faire avancer. Celle que la gloire qui m’attend sera incomparablement plus grande que cette souffrance qui me touche actuellement.

Mettre notre foi en l’Évangile, ça a changé notre identité, notre destinée.Alors ma prière, c’est qu’on en soit convaincues. Qu’on soit convaincues qu’on n’a jamais fait de choix aussi significatif que de croire en l’Évangile. Que de suivre Christ. 

Oui, la vie nous touche et nous touchera encore, mais grâce à l’Évangile, elle ne pourra jamais nous couler! 

Je vous invite à prier.