Anne-Sophie Tandy

Je me demande s’il vous est déjà arrivé de dire : Seigneur : pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu me fais passer par là ? Pourquoi est-ce que tu permets ça ?

Parmi nous aujourd’hui, il y a probablement des femmes qui marchent avec le Seigneur depuis des années. D’autres pour qui, au contraire, les premiers pas dans la vie avec lui ne remontent pas à si longtemps. D’autres encore qui ne sont pas encore sûres de lui appartenir. Qui cheminent vers lui. Qui sont là pour voir..

Pourtant, je suis prête à parier que quelle que soit votre histoire avec Dieu, vous avez déjà compris ou expérimenté que la vie avec le Seigneur est loin d’être un long fleuve tranquille. 

On connait toutes des chrétiennes qui ont perdu leur travail. Qui sont malades. Qui vivent avec le fardeau de la dépression. Qui luttent avec un célibat non voulu. Qui ont des problèmes dans leur couple. Des chrétiennes dont le couple a éclaté. Des chrétiennes qui ont des difficultés avec leurs enfants. Qui n’ont pas pu avoir d’enfants, ou qui ont perdu un enfant. Des chrétiennes qui passent par le doute, qui sont découragées. Des chrétiennes qui ont laissé tomber.

Et peut-être qu’aujourd’hui, cette chrétienne pour qui la vie est difficile, c’est vous!

En tant que chrétiennes, on lutte et on souffre comme tout le monde. Et parfois, même plus que les autres, parce qu’on est chrétiennes. Parce qu’on n’arrive pas à trouver de motivation dans notre marche avec Dieu. Parce que la vie d’église, ce n’est pas toujours la vie en rose. Parce qu’on n’arrive pas à avoir le zèle et le courage de témoigner de Jésus autour de nous, et que quand on y arrive, on se retrouve devant des portes fermées!

Et j’ai presque honte de dire tout ça alors qu’à travers le monde, on a des frères et sœurs qui sont inquiétés, emprisonnés, et parfois même tués parce qu’ils suivent Jésus.

Alors la question, il faut se la poser: si on lutte comme tout le monde, si on souffre comme tout le monde, si la vie nous touche comme tout le monde, qu’est-ce qu’avoir mis sa confiance en Jésus a vraiment changé ?

La lettre de Paul aux Romains, c’est un peu “l’Évangile à cœur ouvert”. En tant que chrétien, Paul a déjà tout vécu: les humiliations. Le rejet. L’enfermement. Les procès. Mais malgré ça, il prend la plume pour fortifier les chrétiens de Rome dans leur foi dans l’Evangile de Jésus Christ.

 “Je n’ai pas honte de l’Evangile” dit Paul en ouvrant sa lettre (Romains 1.16).

Et aujourd’hui, Il va nous expliquer pourquoi. Pourquoi, malgré les apparences, l’Evangile est bien la réponse de Dieu au problème de notre péché. La réponse de Dieu au problème de notre souffrance. Et son message, c’est que si nous sommes chrétiennes, si nous avons mis notre foi en l’Evangile de Jésus-Christ, la vie peut et va nous toucher, mais elle ne pourra jamais nous couler. Et ce par quoi il va commencer à nous parler, c’est de nos luttes.  Ces luttes avec le péché qu’on expérimente encore toutes, bien qu’on est chrétiennes.

Je vous invite à lire notre premier passage (Romains 8.1-17).

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Parlons franchement.

Comme moi, j’imagine qu’il vous arrive encore de juger les autres. De critiquer, même vos frères et sœurs dans la foi. D’être découragée. De savoir que vous êtes appelée à la confiance en Dieu, mais de ne pas y arriver. De manquer de reconnaissance. De vous comparer aux autres et d’être amère envers Dieu de ne pas vous avoir donné ce qu’il a donné à telle autre sœur.

Comme moi, j’imagine qu’il vous arrive de manquer de douceur, de manquer de patience. Vous êtes fatiguée de votre journée...et les mots qui ne devaient pas sortir sortent ! Comme moi, j’imagine qu’il vous arrive de constater que quand vous servez, vos motifs sont encore mélangés. Joie, amour de Dieu, amour du prochain mais aussi orgueil et besoin de reconnaissance.

Comme moi, j’imagine qu’il vous arrive d’avoir des pensées que vous souhaitez que personne ne connaisse, au point de parfois vous demander: 

Est-ce qu’on peut être chrétienne et penser ce que j’ai pensé ?

Et peut-être même:

Est-ce qu’on peut être chrétienne et faire ce que j’ai fait ?

On est chrétiennes, mais on a toutes péché.  Et on pèche toutes encore.

Mais est-ce que c’est bien normal ?

Si Dieu, en Jésus, nous a pardonnées et libérées du pouvoir du péché, si avoir mis notre confiance en lui, c’est avoir pris un nouveau départ dans la vie comme on le dit si souvent, pourquoi est-ce qu’on pèche encore ?

Au début de sa lettre aux Romains, Paul parle de la colère de Dieu contre les êtres humains pécheurs. Ces êtres humains qui lui doivent tout, mais qui lui ont pourtant tourné le dos. Qui vivent leur vie sans référence à lui. Et il nous dit que le signe de sa colère, c’est qu’il les a livrés à eux-mêmes. Abandonné à leur aveuglement. Abandonné à leur péché.

Alors à la lumière de ces affirmations… Est-ce que c’est bien normal d’être chrétiennes, mais de lutter toujours avec le péché ? Ou est-ce que c’est au contraire mauvais signe ? Le signe qu’on croit être en paix avec Dieu, alors qu’on est peut-être toujours sous sa colère, comme ceux qui n’ont pas accepté Jésus-Christ ? Est-ce qu’il se pourrait qu’on croit être guéries du péché…alors qu’on en est toujours malades ? Qu’on croit être libres de toute condamnation - ne plus être sous la colère de Dieu…alors que ce n’est pas le cas ?

Le message de Paul dans Romains 8.1-16, c’est le suivant: oui, c’est vrai, nous ne sommes toujours pas celles qu’on devrait être, si on a mis notre confiance en Jésus Christ, on n’est pourtant déjà plus celles qu’on était… Si on a mis notre confiance en Jésus-Christ, on n’est déjà plus celles qu’on était…

Car avoir mis sa confiance en Jésus, c’est réellement avoir été:

  1. Acquittées de la condamnation de Dieu;
  2. Libérées du pouvoir du péché; 
  3. Et adoptées par le Père.

 

1. Acquittées

J’ai toujours été fascinée par l’existence, aux Etats Unis, des couloirs de la mort, ces sections pénitentiaires spécialement conçues pour héberger les condamnés à mort dans l’attente de leur exécution. Quand la peine de mort était toujours en vigueur en France, les exécutions se déroulaient peu après que tous les recours en justice aient été épuisés, le matin en général ! Laisser les condamnés attendre leur exécution plus longtemps était considéré comme une torture.

Mais aux Etats-Unis, aujourd’hui, parce que les recours en justice sont si nombreux, les condamnés passent en général des années et des années dans le couloir de la mort avant d’être exécutés. Le record, c’est 33 ans. 33 ans de délai entre la condamnation et l’exécution. 33 ans passés à vivre…dans la perspective de mourir. La réalité des couloirs de la mort, c’est pour nous bien lointain…et pourtant.

La Bible est claire sur le fait que parce qu’on est pécheurs, la colère de Dieu pèse sur nous. Et que cette juste colère appelle sur nous la condamnation pour notre péché.

Retour au tout début de la Bible. Dans le jardin d’Eden. Dieu a dit: « Le jour où tu mangeras ce fruit, tu mourras ! » (Genèse 2.17b) Adam a péché…Adam a été condamné…Adam et mort. Et dans sa chute, il a entraîné toute l’humanité avec lui. Depuis Adam, on pêche tous...la condamnation de Dieu pèse sur nous…et nous mourrons.

 Et Paul confirme notre statut de condamnés au début de sa lettre aux Romains: « Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Rm.3.23). Voilà notre situation dans la vie. Pécheurs...donc condamnés. 

Quel que soit notre statut social, notre origine, la longueur et la qualité de notre CV; nous vivons tous cette vie....avec la condamnation de Dieu qui repose sur notre tête. Qu’on le sache ou pas. Qu’on le veuille ou pas. On est pécheurs...donc justement condamnés par Dieu.

Mais au début du chapitre 8, Paul parle d’une issue de sortie, d’un moyen d’être débarrassés de la condamnation de Dieu qui pèse justement sur nous. Cette issue, c’est un homme: Jésus. Suivre cette issue de sortie, c’est faire une chose: mettre sa confiance lui et en ce qu’il a fait. Ce qu’il a fait et qu’on ne pouvait pas faire. Ce qu’il a fait et que personne d’autre ne pouvait faire.

 Romains 8.1 : “Il n’y a donc maintenant plus aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ”.

De quelle manière luttez-vous avec votre péché en ce moment ? Quelle que soit la nature de vos luttes, la fréquence de vos luttes, Paul vous assure que si vous êtes en Christ – si vous avez mis votre confiance en Jésus pour votre réconciliation avec Dieu – alors plus aucune condamnation ne pèse sur votre tête. Plus aucune. Pas une condamnation revue à la baisse. Plus aucune.

Comment est-ce que c’est possible ?

Ce n’est pas qu’un jour, Dieu a décidé de fermer les yeux sur notre péché; ou d’oublier nos torts. Il est bien trop saint, bien trop juste pour faire cela. Mais c’est grâce à la croix. À la croix où notre condamnation, c’est Christ qui l’a payée.

Regardez le v.3 : Car “ce qui était impossible à la loi (la loi de Moïse) parce que la nature humaine la rendait impuissante, Dieu l’a fait: il a condamné le péché dans la nature humaine en envoyant à cause du péché son propre Fils dans une nature semblable à celle de l’homme pécheur”.

Pas besoin d’être fan de Tom Cruise pour comprendre ce que c’est, une mission impossible! Une mission impossible, c’est une mission que personne n’était à même d’accomplir. Et comme on l’a déjà dit, éloigner de nos têtes la juste peine pour le péché, la condamnation, c’était mission impossible. V.3 : Mission impossible « pour la loi de Moïse parce-que la nature humaine la rendait impuissante ».

 Petit test: “ Je vous interdis de vous retourner !" Quelle est votre réaction quand je vous dis ça ? Vous avez envie de vous retourner. Et pourquoi ? À cause de ce que Paul appelle « la nature humaine » : cette propension qu’on a, au fond de nous, malgré nous, à être attirés par les interdits, à les braver. Une sorte d’inclinaison vers le péché dont on est tellement esclaves que quand des interdits sont formulés, ils ne nous détournent pas du péché; mais ils nous y attirent presque. Dites aux êtres humains que nous sommes : ne fais pas ci ! Et ils ont envie de le faire. Et ça, on le vérifie très tôt dans la vie…

À cause du péché tapi au fond de nous, aucune loi, aucun système de règles et même aucune religion ou philosophie ne peuvent nous changer. Depuis la nuit des temps, on essaie de changer l’homme par des doctrines, des modes de pensée, par l’éducation même: et on sait toutes quel est le résultat. Aucune religion, aucune philosophie n’ont jamais réussi à guérir les pécheurs que nous sommes. À en faire des personnes profondément bonnes et aimantes. À faire de nous les personnes que Dieu veut qu’on soit, les personnes qu’on devrait être. Aucune loi, même la meilleure! Même cette loi de Moïse sainte, juste et bonne que Dieu avait donnée à son peuple – Qu’il lui avait donné pour lui permettre de discerner son péché, mais aussi d’y résister.

Quand Dieu a dit aux Israélites: « Tu ne convoiteras pas » ; les Israélites ont convoité de plus belle. Quand Dieu leur a dit : « Tu ne te feras pas d’idoles », ils se sont empressés de se faire des idoles. Parce que comme nous, les Israélites étaient des êtres humains pécheurs, esclaves de leur nature humaine pécheresse. Même la très bonne loi de Moïse n’a donc pas pu les empêcher de pécher. Et puisque là où il y a péché, il y a juste condamnation: la loi de Moïse n’a pas réussi à éloigner ou à libérer les Israélites de la condamnation de Dieu. 

Mais ce que la loi de Moïse, ce qu’aucun système de règles, de principes religieux ou moraux ne pouvait faire, Dieu l’a fait !

Deuxième partie du v.3: « il a condamné le péché dans la nature humaine en envoyant à cause du péché son propre Fils dans une nature semblable à celle de l’homme pécheur ».

Dieu a éloigné de nous la juste condamnation pour notre péché en la faisant retomber sur son Fils, Jésus. « Il a condamné le péché dans la nature humaine en envoyant à cause du péché son propre Fils dans une nature semblable à celle de l’homme pécheur ».

On connaît toutes ces paroles bien célèbres de Jésus: “Un aveugle ne peut pas conduire un autre aveugle”. 

Et bien pour le problème du péché, c’était pareil. Un homme pécheur ne pouvait pas venir au secours d’un autre homme pécheur. Par exemple, si je m’étais proposée pour prendre la condamnation du péché de Loanne, Dieu n’aurait pas accepté. Car je suis moi même tâchée par mon péché. J’ai moi même pensé, dit et fait des choses qui appellent sur moi sa juste condamnation. Et si Loanne s’était proposée pour prendre la condamnation de Geneviève, ça n’aurait pas marché non plus – nous toutes, nous avons besoin d’être sauvées de notre péché. 

“Tous ont péché!” nous dit Paul. 

Tous, sauf un… Tous, sauf Jésus. Jésus, c’est le seul être humain ayant marché sur cette terre qui n’a jamais péché. Voilà pourquoi le seul moyen de nous libérer de la condamnation du péché; c’était que Jésus paie pour nous le prix de notre condamnation. Lui, un être humain comme nous – mais un être humain sans péché contrairement à nous.

V.3: Ce qui était impossible à la loi (la loi de Moïse) parce que la nature humaine la rendait impuissante, Dieu l’a fait. Il a éloigné de nous la condamnation du péché en la faisant retomber sur Jésus. 

Le seul moyen de nous libérer de la condamnation, c’était qu’un être humain juste la paie à notre place. C’est ce que Jésus a fait à la croix. C’est pour ça que la porte de sortie de la condamnation, la seule, c’est la croix. Grâce à la croix, la justice de Jésus devient la nôtre. Et grâce à elle, l’Esprit de Dieu et de Jésus vient habiter en nous, nous transférant sa justice, mais aussi sa vie.

V.1 et 2: “Il n’y a donc PLUS AUCUNE condamnation pour ceux qui sont en Jésus Christ. En effet, la loi de l’Esprit qui donne la vie en Jésus Christ m’a libéré de la loi du péché et de la mort ».

Ce que personne ne pouvait faire (briser le cercle vicieux et ancestral: péché = condamnation = mort), Dieu, par son Esprit, l’a fait. Il nous a uni à Jésus par la foi pour que sa justice soit portée à notre compte et pour que sa vie soit portée à notre compte. Et ça, ça change tout ! Ça veut dire que nous qui étions comme des condamnées dans le couloir de la mort; la condamnation s’est désormais éloignée de nous. La croix nous en a acquittée! Elle nous en a libérée! 

Oui, vous et moi, on continue à lutter contre notre péché de bien des manières.  Mais si nous sommes en Christ, alors Paul veut qu’on ait la ferme assurance que pour nous, il n’y a “plus aucune condamnation”. 

Plus aucune condamnation.

Non, c’est vrai, on n’est pas encore celles qu’on voudrait être, celles qu’on devrait être. Mais grâce à l’Evangile de Jésus-Christ, on n’est pourtant déjà  plus celles qu’on était: on était condamnées, mais Dieu nous a acquittées de la condamnation.

Acquittées et...

 

2. Libérées! 

 

Je connais un frère, qui, il y a quelques années, a arrêté de marcher avec le Seigneur. Pas à cause d’épreuves ou de souffrances particulières qu’il aurait eu à vivre, mais à cause du découragement que créait en lui son péché.  Parce qu’il ne comprenait pas qu’on puisse être chrétien et continuer à penser comme il le faisait parfois. Être chrétien et continuait à agir comme il le faisait parfois. Alors un jour, il a pris sa décision. Il a dit a Dieu: J’ai essayé de marcher avec toi. De vivre pour toi. De te plaire. Mais toi, tu n’as pas vraiment fait ta part. Tu ne m’as pas vraiment changé. Je ne vois pas tant de différence entre ma vie avant toi, et ma vie après... Alors restons-en là.

 On est là face à un vrai problème. Oui, grâce à la croix, nous avons été acquittées, libérées de la condamnation du péché. Mais d’une certaine manière, à quoi ça nous sert si c’est pour continuer à pécher ? Si c’est pour lutter avec notre péché ? Imaginez dire à une personne alcoolique qui essaierait de s’en sortir: Ne vous inquiétez pas, quand vous buvez, désormais, vous n’avez plus à vous sentir coupable. Elle répondra sans doute: Merci, mais vous me proposez quoi pour m’en sortir maintenant ? 

Paul nous l’a montré. Le cœur de notre problème avec le péché, c’est justement notre cœur ! Cette nature pécheresse en nous qui fait miroiter le péché. Qui nous fait croire que pécher c’est bon pour nous, que c’est plaisant, satisfaisant. Cette nature pécheresse qui est comme au volant de nos vies et qui nous dirige là où bon lui plaît. Vers le péché. Puis inéluctablement vers la mort. Entre les mains de la nature humaine, on est un peu comme ces voitures téléguidées que les enfants dirigent où bon leur semble. 

Mais rappelez-vous: l’impossible, Dieu l’a fait. Il nous a libérées de la condamnation du péché. Et il ne s’est pas arrêté là. Notre problème, il l’a traité en profondeur. Et voici comment il l’a fait: en le traitant au cœur.

Au peuple d’Israël esclave, comme nous, de son péché, Dieu avait annoncé, 6 siècles avant la naissance de Jésus, par la bouche du prophète Ezéchiel: “ Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau.  J’enlèverai de votre être votre cœur dur comme la pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon propre Esprit et je ferai de vous des gens qui vivent selon mes lois et qui obéissent à mes commandements pour les appliquer” (Ezéchiel 36.26-27).

Autrement dit : un jour, je traiterai votre problème à la racine. Puisque votre problème, c’est le cœur ; je vais changer votre cœur. Je vais mettre en vous mon Esprit et il transformera vos cœurs pour que vous puissiez enfin résister au pouvoir tyrannique de votre nature humaine. Résister à votre péché.

Pour nous qui sommes en Christ, Dieu est allé au cœur des choses. Après nous avoir libérées de la condamnation, il a MIS son Esprit en nous (v.10). Il l’a fait HABITER en nous (v.9 et 11). Son Esprit nous ANIME (v.5-9). Son Esprit nous CONDUIT (v.14). Il est en quelques sortes en train de mener la plus incroyable des opérations qui soit: par son Esprit, il change petit à petit, progressivement notre cœur pécheur.

Le résultat, c’est qu’en nous qui sommes chrétiennes, la nature humaine, elle ne règne plus en maître. Dieu lui a imposé un contre-pouvoir. Celui de son Esprit. Si bien que quand la voix de la nature humaine nous dit que critiquer telle collègue dans son dos nous fera du bien, nous défoulera, désormais, on entend aussi en nous la voix de l’Esprit qui nous appelle à faire pour cette collègue ce qu’on aimerait aussi qu’elle fasse pour nous.

Si bien que quand la voix de la nature humaine nous dit: “Laisse tomber avec ton mari. Arrête tout simplement de faire des efforts pour ton couple”, la voix de l’Esprit en nous nous dit: “Dieu vous a appelés à faire une seule chair. Fais tout ton possible pour prendre soin de ton couple !”.

Grâce à l’Esprit de Dieu venu habiter en nous, la nature humaine, dans nos vies, ne règne plus en maître. Et concrètement ça se manifeste par un changement de préoccupations. Un changement de préoccupations qui aboutit à un changement de direction de vie.

 C’est ce que Paul explique dans les versets 5 à 8.

V.5-6:  Depuis qu’on est en Christ, depuis que l’Esprit est venu habiter en nous on a « les préoccupations de l’Esprit”, et on se dirige vers la vie. 

Avant d’être en Christ, quand notre nature humaine était seule au pouvoir de notre vie, on se préoccupait des « réalités de la nature humaine » et on se dirigeait vers la mort.

Alors non, on n’est pas encore celles qu’on devrait être. Celles qu’on voudrait être. On a encore des pensées pécheresses. On cède encore à notre péché. Mais depuis qu’on est en Christ, nos préoccupations ont radicalement changé. Depuis qu’on est en Christ, on cherche à plaire à Dieu, à grandir en connaissance de lui, en amour pour lui. À grandir en sainteté. Depuis qu’on est en Christ, on a à cœur de servir Dieu et nos frères et sœurs.! C’est vrai, on le fait encore trop souvent avec des motifs mélangés.De manière imparfaite. Mais au moins, on en a le désir. 

Et tout ça, comment c’est possible ? Est-ce qu’on croit que c’est par nos propres forces ? Jamais de la vie, nous explique Paul ! Une personne sans l’Esprit de Dieu en elle ne peut pas se soumettre à Dieu; ne peut ni chercher à lui plaire ni lui plaire ! Tout comme il est impossible de faire du pain sans farine, sans l’Esprit de Dieu, impossible de rechercher les choses de Dieu.

 V.7-9: “En effet, la nature humaine tend à la révolte contre Dieu, parce qu’elle ne se soumet pas à la loi de Dieu et qu’elle n’en est même pas capable. Or, ceux qui sont animés par leur nature propre ne peuvent pas plaire à Dieu. QUANT A VOUS (vous qui êtes en Christ donc), vous n’êtes pas animés par votre nature propre mais par l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous. Si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, il ne lui appartient pas”..

Pour nous qui sommes en Christ, le plus grand des changements a eu lieu – peut-être pas le changement le plus visible, mais le plus grand et le plus profond des changements. Conformément à la promesse qu’il avait formulée par la bouche du prophète Ezéchiel, Dieu a fait habiter en nous son Esprit et par lui, il a commencé à nous changer. Et le joyau caché de ce texte, la promesse de Dieu pour nous qui sommes en Christ, c’est la suivante:

Si par son Esprit, Dieu a commencé à nous CHANGER,  alors il va un jour nous TRANSFORMER!

Versets 11: “Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus habite en vous, celui qui a ressuscité Christ rendra aussi la vie à votre corps mortel par son Esprit qui habite en vous”.

Sur nos portables, on peut télécharger tout un tas d’applications. Applications pour nous repérer géographiquement et nous guider. Applications pour communiquer avec n’importe qui sur la surface de la planète. Applications pour gérer nos dépenses, notre santé. Mais télécharger une application, ça prend toujours un certain temps, surtout quand vous gérez tellement mal votre portable que tout prend deux fois le temps qu’il faudrait.

Et bien notre transformation, c’est aussi en quelque sorte une réalité en cours de téléchargement…

Par son Esprit, Dieu a commencé à nous changer, à renouveler notre cœur. Pourtant, notre nature pécheresse fait encore parfois entendre sa voix, et par notre corps, on appartient encore à ce monde pécheur. Le résultat, c’est qu’on est comme tiraillées entre deux réalités. Celle de notre être intérieur en train d’être renouvelé, et celle de notre corps pas encore renouvelé. Tiraillées entre la voix de la nature humaine qui veut nous approcher du péché, et la voix de l’Esprit qui veut nous en éloigner. Alors, pas étonnant que marcher avec Dieu, ce soit difficile. On est comme une application en cours de téléchargement: l’application “transformation radicale” a été lancée...mais elle est encore en cours de téléchargement. Dieu a commencé à faire le ménage dans notre vie, mais il n’a pas encore fini !

Alors oui, marcher avec Dieu, lui plaire, c’est difficile. Mais ça ne devrait pas être accablant. Car si l’application a été lancée...elle va un jour être complètement téléchargée. Le fait que Dieu a commencé le ménage en nous... c’est qu’il va un jour le finir. Que s’il a commencé à changer nos cœurs, un jour il transformera aussi nos corps comme le dit Paul. Un jour, lors de la résurrection finale, l’application “transformation” sera complètement téléchargée. Ce jour, Dieu va finir le ménage qu’il a commencé dans nos vies.

En ce jour, Dieu aura complètement transformé nos cœurs de pierre en cœurs de chair. En ce jour, on arrivera enfin à être celles qu’on doit être. Celles que Dieu veut qu’on soit et qu’on veut être! 

Mais ce jour, il n’est pas encore là… On le sait, on le vit. Alors en attendant ce jour, le cri de Paul c’est un peu:

« Même si vous n’êtes pas encore totalement transformées, rappelez-vous à qui vous appartenez. Rappelez-vous pour qui vous vivez. Dieu vous a libérées de la condamnation. Il est venu habiter en vous et a commencé à vous changer. Alors celui à qui vous vous devez, c’est lui ! Celui pour qui vous devez vivre, c’est lui, pas le péché !”

Je sais, ça va nous demander beaucoup d’imagination...mais imaginez que vous êtes un joueur professionnel de foot. Jusqu’ici, vous jouiez pour le Barça. Mais récemment, le PSG vous a rachetée. Lors des matchs PSG-Barça, par habitude, vous serez peut-être tentée de jouer pour votre ancien club. Mais ça ne ferait aucun sens! Le club auquel vous appartenez maintenant, c’est le PSG; c’est donc l’entraineur du PSG que vous devez écouter. C’est dans les buts du PSG que vous devez marquer.

Et bien avec Dieu et le péché c’est pareil. Nous étions esclaves du péché, mais par la croix, Dieu nous a rachetées. Celui qu’on doit donc écouter désormais, celui pour qui on doit jouer, celui pour qui on doit vivre, c’est pour lui et plus pour notre ancien maître le péché.

 V.12. « Ainsi donc, frères et sœurs, nous avons une dette, mais pas envers notre nature propre pour nous conformer à ses exigences. Si vous vivez en vous conformant à votre nature propre, vous allez mourir, mais si par l’Esprit vous faites mourir les manières d’agir du corps, vous vivrez !”

Par son Esprit, Dieu nous a mises sur le chemin de la transformation et de lavie… assurons-nous de nous y maintenir maintenant. Comment ? En écoutant la voix de l’Esprit et non celle du péché: vous avez l’impression que Dieu ne vous a pas bénie comme il a béni telle sœur ? Priez pour avoir la capacité d’écouter la voix de l’Esprit par la Parole de Dieu, celle qui vous montre qu’à la croix, Dieu vous a tout donné.

Vous êtes tentées d’accepter un service pour gagner estime et reconnaissance aux yeux des autres ? Écoutez-la voix de l’Esprit par sa Parole qui vous dit que vous n’avez plus rien à prouver. Grâce à Christ, vous êtes déjà aimée autant qu’on peut être aimée.

Ce qui est inquiétant selon Paul, ce n’est pas de lutter contre son péché, ce serait plutôt de ne pas lutter. De se laisser aller à son pécher sans en être attristées, sans prier Dieu de continuer à nous changer.

“Si vous vivez en vous conformant à votre nature propre, vous allez mourir, mais si par l’Esprit vous faites mourir les manières d’agir du corps, vous vivrez !”

Par son Esprit, Dieu nous a mises sur le chemin de la vie, alors maintenons-nous y. Luttons, continuons à lutter avec notre péché… Mais ne luttons jamais dans la crainte. Parce qu’avoir l’Esprit de Dieu en soi, c’est aussi avoir la garantie d’avoir été adoptées par Dieu, d’être ses filles bien-aimées à jamais.

Ce sera notre troisième et dernier point:

 

3.     Adoptées !

 

Dans la vie, on a toutes vécues des moments où on a eu besoin d’être rassurées. Rassurées qu’on appartenait bien à tel groupe d’amis pendant notre adolescence. Qu’on était bien normales. Bien comme les autres. Pendant notre enfance et aujourd’hui encore, rassurées que quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse, nos parents nous aimeront toujours. Et pour nous rassurer, parfois on se donne des marques d’appartenance. Pourquoi est ce que les ados s’habillent tous pareil, selon des styles bien précis ? C’est une marque d’appartenance. Pourquoi dans certains milieux, on s’habille tous pareil ? C’est une marque d’appartenance. Pourquoi certains couples se tatouent ils leurs noms ? C’est une marque d’appartenance.

Et bien l’Esprit que Dieu a mis en nous, c’est aussi une marque d’appartenance. La marque d’appartenance qu’on fait désormais partie de la famille de Dieu. Qu’après nous avoir acquittées, libérées, Dieu nous a adoptées. Qu’il nous adoptées comme ses filles. Avec tous les privilèges que cela comprend. Le privilège d’appeler le Dieu de l’univers “Père”, Papa. Le privilège de se savoir aimées et acceptées par lui. Quoi qu’on pense. Quoi qu’on dise. Quoi qu’on fasse.

Par l’Esprit qu’il a mis en nous, Dieu nous a marquées, tatouées si j’ose dire, comme ses FILLES. Et ça, rien ni personne ne pourra le changer, pas même notre sentiment de culpabilité lancinant. Pas même notre péché ! 

Je ne sais pas quelles sont vos luttes avec le péché en ce moment, ni quelle sorte de craintes et d’angoisse elles créent en vous. Mais puisque vous êtes en Christ, puisque Dieu est venu habiter en vous par son Esprit, sachez que Dieu ne vous rejettera jamais loin de lui. Jamais. Car par son Esprit, il vous a marquées comme ses filles. Il est votre Père, et il vous aime à jamais. Grâce à la croix rien ne sera désormais à même de vous exclure de la famille de Dieu.

Et savoir ça, ça devrait nous encourager à continuer à lutter contre le péché qui nous pourrit; mais à lutter avec confiance. Avec espérance. Rien – pas même notre péché – ne sera à même de nous exclure de la famille de Dieu. Quelle promesse merveilleuse ! Quelle motivation dans notre lutte avec le péché ! Dieu a commencé un processus de transformation en nous ses filles; et il le finira… En Christ, Dieu nous le promet, rien ne pourra désormais nous exclure de la famille de Dieu. 

Rien, pas même notre péché. 

Alors oui, nous luttons toujours avec notre péché. Pourtant, grâce à la croix, Dieu est vraiment à l’œuvre dans nos vies. Ils nous a libérées de la condamnation, a commencé à nous transformer et nous a adoptées pour toujours comme ses filles. Et ça, John Newton, ancien esclavagiste venu au Seigneur et auteur du chant “Amazing Grace”, l’avait bien compris. Comme nous, cet enfant de Dieu continuait à lutter avec son péché. Mais grâce à la croix, il avait l’assurance pour dire:

“Je ne suis pas ce que je devrais être, je ne suis pas ce que je voudrais être, je ne suis pas ce que je serai, mais par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis”.

Je vous invite à prier.